Simenon, Leroux et lalouette
Et Leroux et Simenon ?
En cherchant bien, on trouvera
certainement un petit quelque chose...
...Eh bien, voilà. Le corps d'une femme est trouvé dépecé dans les hautes herbes en bord de falaise entre Bénouville et Etretat par le gendarme Liberge, c'est celui de L'Inconnue d'Etretat, la dernière des 13 Enigmes , Georges Simenon, Fayard, 1932. Le narrateur qui assiste aux enquêtes de l'inspecteur B..., alias G.7, perd un bout d'oreille dans l'affaire, emporté par un balle de pistolet.
Que coûtera au commandant commissaire Faidherbe son enquête sur la Côte d'Albâtre? Mon petit doigt me dit qu'il y perdra plus que des illusions et qu'il laissera sur place une part de lui-même, lui aussi.
Pour Leroux, c'est évident puisqu'un écrivain de ce nom figure parmi les personnages, mais il y a un autre clin d'œil. Comment s'appelle le seul académicien français qui n'ait jamais pu apprendre à lire, l'académicien analphabète dont Gaston Leroux fit le héros du Fauteuil hanté en 1909 ? Il s'agit de Gaspard Lalouette. Tiens ? Notre journaliste Hugues Lalouette serait-il un descendant du singulier bonhomme ?
La réponse se trouve dans le troisième Robert Vincent, Un Havre de paix éternelle, lors d'une visite chez Hugues Lalouette :
"Lalouette avait
ses cantines en ville, s’arrangeait pour se faire inviter ou ne mangeait pas. A
première vue, c'était moins un
appartement d’habitation qu’une sorte de dépôt où étaient entassées contre les quatre murs des archives empilées
dans un équilibre incertain. Un immense portrait de Maurice Leroux, l’oncle
écrivain, par le peintre étretatais Dejours posé à même le plancher émergeait derrière une des piles,
grimaçant au désordre qui régnait. A côté, celui d’un arrière-grand-oncle
académicien plastronnait dans son habit vert."
(Un havre de paix éternelle, Robert Vincent, Corlet 2010)
Illustration de Jeanne Puchol pour Le Fauteuil hanté