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Clou d'éclat à Etretat
Clou d'éclat à Etretat
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12 mai 2010

Comment nous avons écrit nos drôles de livres

La gestation de nos romans équivaut en durée à une grossesse de prématuré : 8 mois (avril-novembre), à comparer avec un mois de G. Simenon, l’auteur des Maigret... Écrire n’est pas notre occupation à plein temps. On peut difficilement calculer si  l’on écrit deux fois plus vite à deux  que seul.  Le travail semble partagé, mais comme il y a réécriture et de nombreuses relectures, il n’est pas évident que cela raccourcisse beaucoup la durée d’écriture. Dans ce temps, nous comptons la réflexion, la recherche ou l’attente d’idée et le travail d’écriture proprement dit sur un clavier devant un écran, ou, plus rarement sur papier.
L’intrigue  de Clou d’éclat  : clou_d__clat_couverture001
             Du point de vue du roman policier, c’est une intrigue classique : un enquêteur essaie de démêler une énigme, comme celle du jeu bien connu du Cluedo, et comme ont été écrits des récits policiers (sans remonter à Oedipe roi de Sophocle) depuis le début par Poe, Gaboriau, Conan Doyle, Leroux, et plus tard Agatha Christie, par exemple  : Qui a tué ? et les questions corollaires : Comment et pourquoi ?
              Nous avions décidé que l’enquête se passerait à Étretat, nous sommes alors partis de la découverte d’un cadavre au pied de la falaise, comme en réalité on y en découvre régulièrement, avec deux possibilités suicide ou assassinat. L'enquête démarre  vraiment parce qu'à l'autopsie  on découvre que la victime a été assassinée. Le hasard de l’actualité des faits-divers (lors d’un rendez-vous chez son dentiste, un patient s’est entendu dire qu’il avait un clou enfoncé dans la mâchoire : il ne s’était pas rendu compte de cette blessure qu’il s’était infligée lui-même en bricolant) nous a fourni l’idée d’une arme insolite qui tire ce crime vers la parodie et l’humour noir : une cloueuse.
                Nous avons repris un cliché qui correspond aussi à une réalité : il  y a plus de bricoleurs chez les hommes que chez les femmes : l’assassin devait être plutôt un homme et donc évidemment (?) la victime était une femme : le crime n’en paraît que plus ignoble, dans la lutte physique en général un homme obtient plus facilement le dessus. Nous ne sommes pas allés jusqu’à la femme enceinte . Nous aurions pu ! Cette retenue s’explique parce que nous ne voulions pas rouler le lecteur dans le sordide et que notre roman ne devait pas donner envie de vomir mais de sourire.
                Si l’on s’en tenait là, l’enquête restait très traditionnelle : fréquentation de la victime, témoins l’ayant vue la dernière fois, etc. et demeurait trop plan-plan. Nous avons donc introduit d’autres meurtres à la cloueuse qui mettent le lecteur et l’enquêteur sur la piste d’un tueur en série : personnage peu sympathique et fort à la mode. C’est intéressant, mais un peu cliché aussi ;  l’idée a donc été qu’un deuxième assassin ait imité le premier pour brouiller les pistes.
              On corse l’affaire en découvrant un petit trafic de drogue impliquant des personnages qui gravitent autour de l’affaire, un vol de testament, des liens familiaux méconnus entre les personnages, des jalousies amoureuses et des rapports ambivalents de complicité et de détestation enter d’autres, l’implication personnelle d’un policier dans l’affaire et dans certains trafics,  qui permettent de présenter un éventail de coupables possibles et de mobiles : autant de personnages très pittoresques à portraiturer et à mettre en scène avec lesquels nous nous sommes régalés.
                  Dans Clou d’éclat, c’est l’allusion à l’Histoire, la deuxième guerre mondiale, qui sortait l’intrigue du quotidien et d’une criminalité normande ordinaire.
                  Ouvrir ainsi les horizons du roman policier régional est sans doute une leçon que nous avons tirée de Maurice Leblanc, auteur des Arsène Lupin, dont les intrigues les plus locales sont reliées via des bâtiments célèbres et des trésors cachés à l’Histoire de Normandie et à l’Histoire de France.
                On peut y voir aussi une manière de donner un cachet épique au roman policier régional qui dans nos titres, avec la jubilation de l’humour, se rattache au genre héroïcomique, rien que ça !
                Pour ceux qui ne les auraient pas lus, précipitez-vous chez votre libraire, exigez-les au plus tôt et bonne lecture.
                Pour ceux qui les ont déjà dévorés, il faudra ronger son frein encore quelques mois, mais sachez-le, deux autres enquêtes sont déjà écrites et vont paraître : l'une se passe au Havre même, l'autre dans le pays de Caux.

(Lire aussi : L'intrigue d'Yport épique, le numéro 2)

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